Marlow Rider : le nouveau voyage musical de Tony Marlow

lundi 1er février 2021, par Franco Onweb

Il nous l’avait promis : Tony Marlow a continué son voyage dans la musique ! Après avoir exploré les fifties, il a décidé de rendre hommage à la musique de son adolescence : le rock de la fin des années 60 et du début des années 70 ! Ce rock pur et dur, teinté de ce blues qu’il aime tant ! C’est dans cet esprit qu’il a créé son nouveau projet : Marlow Rider !

On pense ici à Cream, Deep Purple mais aussi et surtout à Jimi Hendrix qui est une des plus grandes influences de Tony. Le premier album de Marlow Rider, « First Ride », vient de sortir et c’est une réussite : 12 titres parfaits sous haute influence Rock’n Roll. Un disque plein d’une énergie débordante où Tony ,soutenu par une incroyable section rythmique, nous offre, comme d’habitude, le meilleur de lui-même.

Il m’avait promis de me présenter ce nouveau projet et il a tenu parole juste en dessous !

Peux-tu présenter ce nouveau projet ?

Ça fait cinq ans que je travaille dessus ! Marlow Rider est un trio dans l’esprit « Heavy Blues » mais avec une contrebasse qui donne un côté rock’n roll par moment.

Tony Marlow
Crédit : Eric Martin

C’est un nouveau concept que tu présentes ou un voyage dans le temps pour toi ?

C’est un peu des deux ! Dans ma jeunesse avant d’interpréter du Rockabilly avec les Rockin Rebels , j’étais batteur dans différents groupes de rock qui faisaient ce style « Heavy Blues » à la Deep Purple, Jimi Hendrix, Cream … Tout ça je le jouais à la batterie et puis j’ai appris la guitare. Avec l’âge, j’ai eu un peu la nostalgie de mes jeunes années et j’ai voulu rejouer ce répertoire mais à la guitare et au chant. Donc je me suis investi sur l’instrument dans ce style, notamment le langage de Jimi Hendrix, un véritable guide spirituel, pour être à l’aise et improviser. Ainsi c’est à la fois une nouvelle pierre à mon édifice et un flashback de jeunesse.

Tu as déjà fait des concerts dans cette formule ?

On a déjà joué deux fois  ! Bon avec les événements actuels c’est un problème : on a fait un concert en février 2020 et un autre en septembre, pour l’instant ce sont les deux seuls. Du coup on en a profité pour préparer l’album et on l’a enregistré en juin.

Tu as fait ce disque avec qui ?

L’excellent Fred Kolinski à la batterie avec qui je joue depuis 4 ans mais que je connaissais avant. Il a été notamment batteur de la dernière formation des Rockin’ Rebels au début 2000. Quant au contrebassiste, le non moins excellent Amine Leroy, je joue aussi avec lui depuis 3 ans. C’est Seb le Bison qui a enregistré, mixé et masterisé le disque.

Crédit : Eric Martin

Cela n’a pas été trop difficile pour eux de s’adapter à ce nouveau répertoire ?

Fred, avait déjà joué dans ce genre de groupes, Blues Rock, cela a été assez facile pour lui de s’adapter. Pour la contrebasse, c’était plus compliqué, un vrai challenge ! De la contrebasse sur du Jimi Hendrix ! Ce n’était pas évident de lui trouver une place. On a beaucoup cherché et beaucoup répété pour arriver à trouver un bon équilibre ! C’est quelque chose qui n’avait jamais été vraiment fait.

C’est un album de 12 titres, très Rock’n roll avec une moitié en Français ?

Je ne me pose plus ce genre de question : quand j’ai une bonne idée de texte en Français je le fais en Français et quand j’ai une idée en anglais, je le fais en Anglais. Il faut voir comment ça sonne à l’arrivée ! C’est un choix assumé de faire les deux !

Il y a deux reprises : « Hey Joe » et « Vapeur Mauve », deux reprises de Hendrix. « Hey Joe » se rapproche de la version de Johnny Halliday avec un texte un peu « adapté » à aujourd’hui ?

Oui, il y a un petit clin d’œil (rires). On m’a fait plusieurs fois la réflexion que c’était un album un peu « engagé » et c’est nouveau pour moi. Il y a plusieurs textes dans cette idée. « Hey Joe » à la base est un texte un peu contestataire. On peut voir ça comme les rapports entre un ouvrier et son patron. J’ai rajouté l’allusion avec l’Islam ou Notre Dame qui remplace le Viet Nam dans la chanson originale. Il y a aussi le texte que m’a écrit Jean William Thoury « Debout » qui est également de circonstance et dans les textes en Anglais il y a « Shut up » où je rentre dans le lard des hommes politiques, des journalistes et des émissions de Tv, « Shut Up » , vos gueules quoi ! (rires)

Tu fais partie des gens qui continuent à se battre dans la situation actuelle : tu avais besoin de te lâcher et d’exprimer ta colère 

Complètement ! Ça motive pour leur en foutre plein la gueule. Après le premier confinement, on pouvait penser que c’était fini mais alors le deuxième et peut-être un troisième cela devient insupportable !

Ce disque m’a fait penser à Johnny Hallyday, je me suis demandé si ce n’était pas le disque qu’il aurait dû faire ?

C’est un vrai compliment pour moi ! C’est quelqu’un qui a bercé mon adolescence. Grâce à lui et ses adaptations françaises, j’ai pu découvrir les versions originales de beaucoup de chansons et de groupes… Par exemple « Hey Joe » c’est son texte avec un peu sa façon de chanter, des guitares à la Hendrix et la rythmique qui joue un "Country » à la Johnny Cash. Le mélange donne quelque chose d’original.

Fred Kolinski
Crédit : Eric Martin

Justement, tu as cette rythmique qui reste très Rockabilly. Tu n’as pas été tenté de mettre une basse électrique ?

Non, parce que c’est ce qui donne cette particularité au projet. Le fait qu’il y ait une contrebasse « slappée » assure une forme de continuité avec ce que j’ai fait avant : ce n’est pas un changement radical et cela donne un côté original.

Mais tu n’as pas été tenté de rajouter un saxophone ou un piano ?

C’est un trio et je voulais vraiment qu’ on soit tous les trois, exactement comme les deux premiers albums de Hendrix ou le premier album de Cream ! Cela afin que l’on puisse restituer le disque sur scène, et ce n’est pas possible si tu as trop d’invités.

Tu as travaillé avec Jean William Thoury pour un texte de cet album : tu n’as pas été tenté de contacter d’autres paroliers ?

Non, mais pour le prochain, ce ne serait pas impossible. J’ai aussi l’idée de quel titre je pourrais reprendre, notamment du Johnny…

Ne crains-tu pas que ton public habituel soit un peu … dérouté par ce nouveau concept ?

Le public Rockabilly puriste fifties ne me suivait plus depuis que j’ai chanté en Français ! Sinon le retour de mes fans fidèles est très positif. Beaucoup me disent que c’est un de mes meilleurs disques. Je ne me pose pas la question : je fais ce que j’aime et ce dont j’ai envie, qui m’aime me suive (rires). Je tiens à dire que dans le public, il y a des fans de Rockabilly qui sont emballés par le disque. Tant pis pour les puristes !.

Je voudrais que l’on parle de la situation actuelle. Tu es un artiste qui continue à exister sur les réseaux sociaux, tu te bats pour continuer : comment vis tu cette situation ?

C’est une catastrophe ! Pas que pour moi mais pour l’ensemble de la population au niveau de l’économie mais aussi de la santé mentale. Pour le spectacle c’est pire : on est dans un des secteurs les plus touchés. Les mesures prises sont absurdes. Pourquoi est-ce que les gens sont entassés dans le métro, les écoles restent ouvertes, les entreprises fonctionnent alors que les concerts seraient dangereux ? On pourrait les faire avec des masques et un peu de distanciation. C’est complètement incohérent. C’est une grande colère et une grande tristesse. Mais on reste debout, on continue d’avancer grâce notamment aux réseaux sociaux sans se plaindre. On essaye d’aller de l’avant avec Alicia ((sa compagne, présente sur le disque Ndlr)  .

Amine Leroy
Crédit : Eric Martin

Tu vas faire des concerts sur Internet ?

Au premier confinement on faisait un live par semaine. Pour le deuxième on a arrêté. On se fout tellement de notre gueule que la prochaine fois qu’ on jouera ce sera devant des gens. Cette façon de dire « on doit se réinventer » m’énerve ! Il faut jouer en vrai devant un vrai public et le reste basta ! Quand on voit l’incohérence des mesures : interdiction des festivals mais on ouvre le Puy-du-Fou et plein de trucs comme ça, ça ne me motive pas !

Tu n’as pas joué depuis quand ?

Le 25 septembre, à la Dame de Canton. Cet été on a réussi à jouer 7,8 fois … et depuis rien !

Mais quand tu vas rejouer le public entendra quoi : Tony Marlow, Marlow Rider ? Tu auras plusieurs formules ou tu feras un mix de tout ?

On fera plusieurs formules. Si des gens veulent entendre du Rockabilly ils programmeront le Tony Marlow Trio et sinon s’ ils veulent du Blues Rock ce sera Marlow Rider. A la rentrée j’ai plusieurs concerts de prévus sous la formule de Tony Marlow Trio par exemple. Comme ça les gens savent ce qu’ils vont voir : je préfère séparer plutôt que de mélanger.

Sur scène avec Marlow Rider tu joueras des reprises ?

Oui, en plus des 12 titres de l’album, il y aura des reprises de Cream notamment mais aussi de Johnny Winter et des titres inédits.

Et des Français ?

Pourquoi pas ? J’aimais les Variations, Triangle … en fait rien n’est figé …

On peut espérer un jour un disque « Live » de toi ?

C’est quelque chose que je n’ai pas encore fait dans mon parcours. Pourquoi pas ? Ce serait bien, je vais y réfléchir (rires).

Marlow Rider
Crédit : Eric Martin

C’est quoi tes projets ?

Le prochain disque sur lequel je travaille c’est l’album de Alicia F ! On a fait un duo ensemble sur un boogie « Mutual Appreciation » sur l’album de Marlow Rider et là on prépare son disque avec 12 compositions en anglais. Elle écrit les textes et moi les musiques. On enregistre fin mars pour une sortie en septembre. On en train de le répéter. C’est le gros projet du moment. Ensuite on fera un autre Marlow Rider.

Il y a beaucoup de mauve sur ton disque, comme la pochette : c’est un hommage à Hendrix qui est souvent associé au mauve ?

En fait, Purple Haze de Hendrix a été traduit sur mon disque par « Vapeur Mauve ». C’est un groupe canadien The Haunted qui a fait l’adaptation à l’époque, ce n’est pas moi et comme l’ombre de Jimi plane sur le disque, c’est le graphiste, Éric Martin qui a eu l’idée d’accentuer la couleur mauve avec le fond de la pochette.

J’aimerais que l’on parle de « Rock Paradise » qui est ton label.

C’est d’abord Patrick Renassia que je connais depuis longtemps et qui est mon ami depuis 1977. On a sorti beaucoup de choses ensemble, comme mes compilations « Rockers Kulture ». C’est quelqu’un que je soutiens et qui me soutient. Allez acheter vos disques chez Rock Paradise plutôt que sur internet !

Tu veux dire quoi pour la fin ?

Je suis très fier de ce disque qui m’a demandé un gros investissement. J’ai pris mon temps pour composer. C’est un projet qui a été pensé et fignolé. J’ai beaucoup travaillé la guitare pour cet album et comme on progresse toujours avec cet instrument je serai encore plus fier du prochain (rires) ! Je tiens à dire aussi que le travail de mes musiciens Amine et Fred est fabuleux, eux aussi ont beaucoup travaillé pour arriver à ce résultat.

Pochette de l’album « Fist Ride »
Crédit : Eric Martin

Tu vas continuer ton voyage musical dans le temps ?

Je continue avec Alicia puisque son influence est fin 70, début 80 avec le punk ou le métal. Les influences d’ Alicia commencent ou s’arrêtent celles de Marlow Rider (rires) !

Mais de la musique toujours jouée avec des instruments ?

Bien sûr : impossible pour un ancien batteur comme moi de jouer avec une boite à rythmes (rires).

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